La Gendarmerie nationale a lancé une nouvelle campagne de recrutement, s’inspirant de l’univers des jeux vidéo. Cette stratégie vise à attirer un public jeune en lien avec les jeux vidéo.
La campagne de recrutement de la Gendarmerie nationale, qui s’inspire de l’univers des jeux vidéo, notamment de Call of Duty, a rapidement attiré l’attention. Avec plus de 1,4 million de vues en 48 heures, la vidéo a clairement réussi à capter l’intérêt du public.
L’objectif de cette vidéo est de s’aligner sur le système de Call of Duty, où les joueurs peuvent acheter des « skins » pour personnaliser leurs opérateurs. Le message de la Gendarmerie nationale, « Inutile de dépenser de l’argent pour obtenir les meilleurs skins », semble vouloir attirer l’attention sur la gratuité de l’engagement dans la force armée, en contraste avec les dépenses dans les jeux vidéo.
L’imitation du jeu va loin, transformant le logo de MWIII (Modern Warfare III) en « GNIII » (Gendarmerie nationale III), et copiant le menu de sélection des personnages. Une originalité est à noter : la possibilité offerte par la Gendarmerie de changer le genre du personnage, passant d’un modèle masculin à un modèle féminin.
Cependant, cette stratégie n’est pas sans critiques. Certains y voient un double discours, soulignant une contradiction entre l’usage des codes des jeux vidéo par la Gendarmerie et le recul que les parents essaient d’inculquer à leurs enfants vis-à-vis des jeux.
Une campagne très critiquée
La Gendarmerie nationale utilise l’univers du gaming, adoptant les codes graphiques et lexicaux des jeux vidéo, dans ses tentatives de séduction. Présente à la Paris Games Week, l’institution avait même une casquette « Gendarmerie gaming » sur son stand.
L’objectif est de sensibiliser aux carrières dans la gendarmerie et de recruter. Un rapport de la Cour des comptes de printemps 2023 révèle les difficultés de recrutement de la gendarmerie et de la police, avec une augmentation de +25% pour la gendarmerie et +33% pour la police en quatre ans.
Cependant, le lien établi entre les jeux vidéo violents et un métier exigeant un discernement aigu dans des situations périlleuses est un pari risqué. Les tentatives de présenter des similitudes entre ces deux univers ne sont pas bien accueillies, comme le montrent les réactions aux communications de l’institution.
Des critiques soulignent également les commentaires maladroits du gouvernement à l’égard des jeux vidéo, pointant une approche à double standard. Cette contradiction est renforcée par les propos d’Emmanuel Macron suite aux violences urbaines de l’été 2023, où il avait lié les comportements violents à l’influence des jeux vidéo, des propos qu’il a dû tempérer par la suite.