Le hasard est l’un des éléments constitutifs essentiels du fonctionnement des jeux vidéo. Le nombre des mécaniques aléatoires présentes dans les jeux même les plus simples est colossal : déclenchement d’un critique, gestion de la rareté du loot, génération des événements, etc. Ce ne sont pas que les décisions des joueurs qui peuvent avoir un résultat incertain : c’est une myriade de facteurs indépendants. Cette tension entre contrôle et imprévisibilité constitue la culture du risque.

Elle est la conséquence d’un accord tacite dont les codes sont compris et acceptés par les concepteurs et les joueurs. Les joueurs savent qu’ils ne seront pas gagnants à chaque fois, mais ils savent aussi qu’ils peuvent gagner quand même. Les concepteurs veillent à l’équité des probabilités. Ce fonctionnement est héritier des jeux de cartes et de hasard : la loot box et les gacha games sont l’exacte reproduction des machines à sous. Cela explique en partie pourquoi le Canada, grand pays de la création vidéoludique, est aussi un pays de joueurs – que ce soit de jeu vidéo ou de casino. Il n’y a pas de différence entre le gamer qui évalue le taux d’apparition d’un objet et le joueur qui consulte une plate-forme de comparaison des meilleures offres en ligne comme caonlinecasino.ca. Tous deux s’informent des mécaniques aléatoires de leur loisir pour en tirer les meilleures chances de victoire. Cette logique rappelle à quel point l’industrie du jeu vidéo partage de nombreux points communs avec celle des casinos en ligne.

En termes de conception pure, il n’y a donc que peu de différence entre l’organisation d’un raid dans un MMORPG et la mise en place de sa stratégie de jeu au casino : dans les deux cas, c’est la culture du risque qui guide les joueurs.

Sociologie de la culture du risque

La culture du risque, c’est donc la façon dont les joueurs perçoivent et tolèrent l’aléatoire mis en place par les concepteurs.

Trois facteurs essentiels donnent du sens à cette culture dans les communautés de joueurs.

  1. La tolérance à l’incertitude. Chez les joueurs, le succès obtenu face à l’imprévisible est très valorisé. Il est regardé comme la conséquence de la compétence, de la stratégie et de la persévérance de celui qui réussit.
  2. Les normes compétitives. La compréhension des mécanismes du jeu et leur maîtrise, notamment dans les jeux multijoueurs ou compétitifs, est considérée comme un indice de maîtrise du jeu.
  3. La reconnaissance sociale. Les joueurs qui connaissent le succès sont observés par les autres, qui les sollicitent pour des conseils. En renforçant la culture collective du risque, cette reconnaissance stimule l’engagement des joueurs.

Ces facteurs déterminent la manière dont les studios introduisent des mécaniques aléatoires, ainsi que celle dont les communautés de joueurs y réagissent. On retrouve d’ailleurs une dynamique similaire dans la gestion du stress lors des niveaux élevés ou en fin de partie de jeu vidéo, où la pression psychologique amplifie encore la perception du risque.

Comprendre les mécaniques aléatoires

Tout joueur maîtrise un certain vocabulaire et des notions. Certaines sont spécifiques à des types de jeux en particulier, mais beaucoup sont communes à tous les genres, incluant l’iGaming, lequel est à l’origine de la plupart de ces mécanismes, comme nous l’avons dit.

Voici quelques-unes de ces notions.

RNG Hit/CritFamilier aux joueurs de casino, le RNG (Random Number Generator) détermine l’aléatoire du résultat d’une attaque / d’un lancer / d’un spin, etc.
Drop RateLe taux d’apparition d’un objet plus ou moins rare.
Pity TimerAfin de préserver le plaisir, ce type de mécanisme garantit une récompense rare après X essais infructueux.
Procedural GenerationCréation aléatoire de niveaux et d’environnements.

Le fonctionnement de ces mécaniques repose sur une valeur commune : la transparence. Le joueur accepte le risque parce qu’il peut estimer ses chances de réussite. D’où la pertinence des calculateurs de drop rates et autres outils permettant de calculer des probabilités de succès.

C’est en modulant la sensation de risque et d’excitation que le jeu stimule et fidélise les joueurs.

Mécanismes psychologiques

  • Récompenses à ratio variable. C’est le principe de la boîte de Skinner, inventée au début des années 1930 par le psychologue éponyme et qui est le fondement des mécanismes de hasard dans les jeux. Pour l’expliquer simplement : des gains imprévisibles mais fréquents favorisent l’engagement prolongé.
  • Effet de quasi‑victoire. Lorsqu’un tirage donne l’impression d’avoir failli réussir, il augmente la motivation à recommencer.
  • Aversion à la perte. La peur de perdre les gains déjà acquis incite à prolonger l’engagement : cette mécanique est essentielle dans les crash games.
  • Biais des coûts irrécupérables. On parle aussi d’escalade d’engagement : plus le joueur s’est consacré au jeu, plus il est tenté de continuer pour “rentabiliser” son effort.

Économie et monétisation

Les mécaniques aléatoires ont acquis une dimension supplémentaire avec le développement des jeux en ligne avec leurs mises à jour, patchs et autres événements temporaires qui renouvellent l’engagement.

Finalement, le revenu moyen généré quotidiennement par chaque joueur actif (ARPDAU : Average Revenue Per Daily Active User) permet aux studios de connaître en temps réel la rentabilité d’un système (tels que les microtransactions). C’est ce qu’on appelle la monétisation.

Les risques d’abus liés aux mécaniques aléatoires étant évidents, cette monétisation a eu deux conséquences.

  1. La mise en place de politiques de contrôle.
  2. La nécessité, pour les joueurs, de se définir des checklists pratiques.
Culture du risque dans les jeux videos
  1. Politiques et éthique de la monétisation

Diverses juridictions ont mis en place des réglementations spécifiques imposant la divulgation des probabilités de gain. Cette légifération est particulièrement forte dans l’iGaming, du fait que cette pratique implique des mises en argent réel.

Concrètement, au Canada et dans tous les pays pour lesquels sont délivrées des licences de jeu, il est obligatoire :

  • d’afficher clairement les probabilités des jeux ;
  • de proposer des outils de limitation des dépenses ;
  • de mettre en place des cooldowns entre deux achats ;
  • de communiquer sur les risques pour toute pratique impliquant des transactions.
  1. Checklist pratique du joueur

De leur côté, les joueurs ont pris l’habitude de remplir leurs checklists, notamment dans l’iGaming.

  • Vérifier les probabilités de gain pour chaque mécanique aléatoire
  • Fixer des limites aux microtransactions
  • Privilégier les systèmes transparents
  • Accepter le hasard en se souvenant que les mécaniques aléatoires restent imprévisibles et que nul ne peut contraindre la chance.
Author MDG
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Categories Divers
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Ghost of Yoteu